Journal de bord d’une RH : La difficulté de gérer ses collaborateurs en télétravail
Nouvelle journée dans la peau d’une RH et ce matin, je me suis levée avec une pointe d’appréhension. Cela fait maintenant 2 mois que mes collaborateurs sont en télétravail et je crois avoir assez de recul pour évaluer correctement la situation. Alors quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
Je me souviens très bien des premières pensées de mes collaborateurs vis-à-vis du télétravail : « Oui, d’accord… Le rythme de travail sera différent. Il faudra gérer la maison, les enfants, les devoirs... Mais, je pourrais travailler en pyjama et profiter de mon chez-moi ! ».
Nos rendez-vous quotidiens en visioconférence leur ont vite fait oublier la tenue décontractée. Il fallait s’y attendre, cette nouvelle situation nous a demandé à tous un vrai temps d’adaptation. J’ai encore le souvenir très net de notre première réunion en ligne ! Par l’absence de relations sociales, transposées pour le meilleur et pour le pire en café virtuel ou snack learning, naît un sentiment d’isolement de l’individu.
Le micro de Nadège ne fonctionnait pas, la caméra de Maxime faisait des siennes, Paul était en retard et de mon côté il a fallu redémarrer le logiciel au moins 4 fois. Après quelques minutes de panique, j’ai enfin retrouvé mes collègues souriants (et les chamailleries de leurs enfants en bruit de fond).
La réunion a pu commencer, les différents points à évoquer se sont enchaînés. Bien sûr, elle s’est éternisée. Nous avions beaucoup à nous dire, mais nous semblions tous tâtonner. Il n’est pas facile de garder l’attention de ses collègues de travail à distance ! J’ai entendu les premiers bâillements, de ceux qui se propagent rapidement. Je me suis retenue de soupirer.
Dernièrement, j’ai discuté avec l’une de mes collaboratrices au téléphone. Elle m’a avoué que ce qui lui manquait le plus, ce sont justement les vrais échanges. Discuter virtuellement c’est bien, mais ce n’est pas la même chose que les blagues de couloir ou les petits sourires quand on se croise. Les nouvelles que l’on se donne près de la machine à café n’ont pas la même saveur que celles que l’on s’écrit entre deux missions.
J’ai beaucoup réfléchi à la question et je me suis aperçue que même les discussions informelles et banales me manquent. Discuter des problèmes de gestion de planning avec son conjoint, ou de la dernière bêtise en date des enfants, ce n’est pas la même chose. Je me mets donc à la place de mes collaborateurs isolés et je comprends tout à fait leurs sentiments.
Cela me fait penser à Nathalie, qui m’a avoué se sentir moins impliquée dans l’entreprise. Je sens qu’elle prend de la distance petit à petit, elle s’interroge beaucoup sur son avenir professionnel. Je peux comprendre sa perte de sens, puisqu’elle correspond tout à fait au profil de collaborateur isolé. Elle est célibataire, sans enfants et elle vit dans un petit appartement. Le contact humain était donc très important pour elle.
C’est une professionnelle sérieuse et accomplie, je ne souhaite donc pas qu’elle quitte son poste. Mais comment redonner du sens et de la valeur à son travail ? Ses sentiments sont exacerbés par la distance et l’isolement. J’essaie de rester à l’écoute, de l’encourager et de la valoriser, mais il est difficile de tout gérer. Et si je lui proposais un café virtuel, pour échanger en toute simplicité ? Je me le note, c’est important pour recréer du lien.
Avec le temps, nos habitudes de travail se sont mises en place et notre fonctionnement a évolué. C’est le cas pour moi, mes collègues RH, mais aussi pour mes collaborateurs. Si je devais retenir un seul point problématique, ce serait la communication. Elle reste quand même un vrai défi, alors qu’elle semblait être maitrisée depuis plusieurs années… Je dois jongler entre la multitude de plateformes et de canaux, une activité que je trouve tellement chronophage !
Ce matin, j’ai reçu un appel de Nathan, l’un de mes collaborateurs. Il demandait si j’avais bien lu son e-mail d’hier soir, censé m’informer de sa dernière note. Si ça, ce n’est pas de la communication ! Autre anecdote, hier j’ai passé plus de 15 minutes à recherche le lien d’une visioconférence qui avait été envoyé dans un mail groupé. Petit vent de panique, puisque le rendez-vous était prévu pour l’heure d’après. Je reste quand même perplexe, l’organisation me semblait beaucoup moins compliquée avant.
Pour toutes ces raisons, certains de mes collaborateurs sont heureux de reprendre le travail au bureau et souhaitent oublier au plus vite cette expérience. Ils assurent être plus productifs sur le lieu de travail et ils trouvent trop compliqué de gérer leur boulot en même temps que la vie de famille. D’autres, au contraire, ne jurent que par le télétravail. Cette différence d’opinions rend la synchronisation entre collègues et la gestion des plannings bien compliquées ! Comment gérer le roulement des jours en présentiel et contenter tout le monde ? C’est un vrai casse-tête.
Dans une semaine, je dois intégrer un nouveau collaborateur dans une équipe qui n’est pas physiquement présente dans l’entreprise. Je me demande comment faciliter son intégration et comment lui permettre de créer un sentiment d’appartenance, dans cette situation si particulière ? Lui-même me fait part de ses interrogations, à juste titre. Il faut que j’en parle à mes collègues RH, ils pourront peut-être me suggérer des solutions.
Woofer et l’expérience collaborateur
Chez woofer, nous étalons ces questions dans le temps (3 questions par semaine) et ajoutons une information supplémentaire via le « mood de la semaine ».
Pour le collaborateur une expérience plus satisfaisante, pour l’organisation une data plus qualitative.
Hâte que vous nous rejoignez.